La Police Nationale, ce sont plus de 150 000 fonctionnaires tout corps de métier confondus. Ce sont des hommes (2/3 des effectifs), des femmes, dont une grande partie travaillent sur le terrain. Ce sont aussi des jeunes stagiaires, fraichement sortis de leur formation, qui se heurtent de plein fouet à la réalité de leur métier.
Constamment en proie aux incivilités, à la violence verbale et physique, certains ayant connu les attentats, craignant pour leur vie chaque jour, faisant face à un manque crucial de reconnaissance et au désamour croissant de la population, les fonctionnaires de police dans leur grande majorité ne sont pas préparés à se protéger psychologiquement. Depuis plusieurs années maintenant, on compte une cinquantaine de suicide annuel dans leurs rangs.
“Le suicide, c’est très tabou, encore plus dans la police. On n’en parle que lorsque ça arrive, quand c’est trop tard”
Ces mots, ce sont d’Olivier, un stagiaire de la Police nationale qui a connu également un épisode dépressif en 2021. Son constat est tragique : “Personne n’est venu me voir, on manque de mains tendues”.
Alors qu’une trentaine de fonctionnaires de la Police Nationale ont déjà mis fin à leurs jours cette année, la direction souhaite former ses agents à anticiper les signaux d’alarme.
Un comportement inhabituel, des réactions inappropriées…. Les premières “sentinelles” de la police sont formées dans le but d’aider les policiers en situation de mal-être, qui seraient susceptibles de se donner la mort.
Devant ce fléau, son patron Frédéric Veaux a annoncé vouloir former quelque 1.950 “sentinelles” en 2022, soit 1 pour 70 à 80 fonctionnaires. Ces personnes travailleront en complément de la vingtaine de psychologues supplémentaires promise par le Ministère de l’Interieur en début d’année.
Dans cet article, le Huffington Post revient sur cette situation psychologique alarmante au sein de la Police Nationale et sur le rôle des “Sentinelles”, des Bienveilleuses et Bienveilleurs au service de leurs pairs.
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